Les entreprises françaises enfin prêtes à s’engager dans le digital ?
Enjeu économique et sociétal majeur pour la France, la transformation des entreprises est devenue inéluctable. Les différentes études et rapports sur le sujet font d’ailleurs état de cette actualité et mettent en exergue le rôle du digital dans les projets de transformation que mènent ou ont l’intention de mener, les entreprises. Le digital est ainsi dans tous les esprits, dans toutes les conversations, dans tous les dossiers… L’évolution des usages et des technologies pousse en effet les entreprises à évoluer, à changer de business model, à s’équiper, à se connecter. À terme, c’est bien toute notre économie qui pourrait ainsi devenir « full digital ».
D’ailleurs, les grandes entreprises ont pour la plupart bien pris conscience de l’urgence du numérique pour assurer leur développement et renforcer leur performance et leur compétitivité. Du côté des PME, des réflexions sur le sujet ont également déjà été menées. Aujourd’hui, dans toutes ces entreprises, l’heure est davantage à l’accélération du phénomène et à la concrétisation des projets jusque-là restés en latence. Mais si la prise de conscience et la volonté de se lancer dans l’aventure digitale sont bien réelles dans toutes les entreprises, un certain nombre d’obstacles demeurent. Coûts, résistance aux changements et technicité freinent ainsi encore de nombreuses velléités de transformation.
Conscientes des enjeux liés aux projets de transformation, les entreprises françaises tendent à se pencher de plus en plus sur le sujet de la transformation digitale, même si elles demeurent en retard par rapport à leurs homologues européens. Leur maturité sur ces projets est alors variable selon leur secteur d’activité et les fonctions qu’elles souhaitent digitaliser.
Aujourd’hui, plus personne ne peut se permettre de sous-estimer l’importance du digital. « Selon l’étude Roland Berger réalisée en septembre 2014, les entreprises les plus matures dans leur transformation numérique présentent une croissance six fois supérieure à celles qui ne le sont pas », précise ainsi Valérie Mazzoni-Colin, directrice marketing de Neopost. Si les enjeux de productivité et de baisse des coûts, de connaissance clients et d’amélioration de leur expérience, de développement de nouveaux services, d’agilité ou encore de compétitivité liés à la digitalisation sont bien appréhendés par les entreprises françaises, toute la difficulté consiste aujourd’hui à se lancer dans de tels projets. Ainsi,d’après l’étude PwC « Digital IQ » (2014), plus de 80% des dirigeants estiment que le digital est un élément clé pour leur entreprise. Pourtant, seuls 21% excellent pour répondre aux enjeux de la transformation. Le plus surprenant repose sur le décalage entre l’identification du besoin de digitalisation et la concrétisation en action. Ainsi,74% des personnes interrogées sont préoccupéespar leur incapacité à comprendre et à s’adapter rapidement aux technologies émergentes pour être compétitives mais seulement 46 % d’entre elles le prennent en compte dans la stratégie de leur entreprise. Un constat que confirme l’étude du cabinet Roland Berger réalisée auprès de 500 entreprises de plus de 50 salariés, selon laquelle 36% seulement de nos entreprises avaient, en2014, formalisé une stratégie numérique.
Quels sont les impacts liés à la transformation digitale que vous avez déjà perçus ?
Source : L’Usine Digitale, Cap Gemini, GT Nexus, 2015
Les entreprises françaises encore en retard
« Malgré l’urgence numérique et les gains apportés par le digital, nous constatons que les entreprises françaises restent en retard dans leurs projets de transformation numérique, notamment par rapport à d’autres pays européens », explique Anne-Lise Marco, responsable marketing de Canon Business Services. Selon l’indicateur NRI (Network Readiness Indicator) mesurant la propension des pays à exploiter les opportunités des technologies de l’information et de la communication, la France n’est, en 2014 qu’à la 5ème position mondiale en matière de transformation numérique de ses entreprises. Par ailleurs, selon l’étude Roland Berger, 75 % des entreprises européennes possédaient déjà en 2014 un site web, contre 65 % seulement dans l’Hexagone. Un positionnement des entreprises françaises qui est d’ailleurs paradoxal avec les besoins exprimés par le marché. En effet près de 6 français sur 10 ont acheté en ligne en 2013 alors que seule une entreprise sur 10 a vendu en ligne. Un écart qui tend à se renforcer, car la proportion des entreprises qui vendent en ligne continue de stagner alors que les français ont de plus en plus recours au e-commerce.