Les nouveaux enjeux des directions financières
Alors même que la crise sanitaire s’éloignait, le conflit Russo-Ukrainien est apparu, générant son lot de conséquences humaines et sociales, géopolitiques, économiques et financières. Ce contexte de crises qui semble s’installer durablement a déjà mis un coup de frein brutal à la croissance économique qui était attendue en 2022 et a impacté les stratégies des entreprises.
Ces dernières, qui avaient tant bien que mal réussi à surmonter les conséquences de la crise Covid, se trouvent désormais exposées à de nouveaux risques, notamment liés à la chaîne d’approvisionnement et à l’explosion des coûts des matières premières. Des enjeux auxquels les directions financières vont devoir répondre, en continuant à se réinventer, à se moderniser et à se digitaliser.
À peine l’économie française est-elle sortie de la plus grave récession enregistrée depuis la seconde guerre mondiale suite à la pandémie de Covid-19, qu’elle doit depuis quelques mois affronter un nouveau choc majeur avec le conflit Russo-Ukrainien. Dans ses nouvelles projections publiées fin juin, La Banque de France a ainsi revu à la baisse ses prévisions de croissance du produit intérieur brut (PIB) à 2,3 % contre 2,7 % en mars dernier et 4,2 % en début d’année. Un écart qui illustre l’ampleur des chocs subis en cascade par l’économie française suite à la vague Omicron du Coronavirus du début d’année, la remontée des taux d’intérêt, les ruptures des chaînes d’approvisionnement et les tensions géopolitiques.
Autant d’éléments conjoncturels auxquels il faut ajouter la flambée des prix de l’énergie et des matières premières, portant l’inflation à 5,2 % sur un an en mai 2022 selon l’Insee, le plus haut niveau depuis novembre 1985. Dans cet environnement tendu, les entreprises françaises vont de nouveau devoir faire preuve d’adaptabilité. Une démarche qui, une nouvelle fois, va mobiliser les directions financières.
L’inflation galopante, un enjeu de taille pour la finance
« L’inflation est un enjeu particulièrement important pour les directions financières aujourd’hui, explique Laurent Morel, associé responsable des activités de conseil pour les directions financières chez PwC France et Maghreb. Elles doivent être en capacité de prendre en compte cette inflation dans leurs différentes réflexions et projections, d’analyser comment cette inflation peut impacter leur business model, comment anticiper la hausse des coûts, comment répercuter cette hausse des coûts sur les prix ou sur les marges, etc. Plus globalement, la conjoncture économique et géopolitique actuelle pousse les directions à faire preuve d’adaptabilité et à gagner en agilité afin de renforcer le pilotage de la performance. À cet effet, il leur faut notamment améliorer leur visibilité sur la trésorerie de l’entreprise et avoir une vision analytique du cash ».
La finance n’échappe pas à l’évolution des modes de travail
D’autre part, la crise sanitaire a également profondément bouleversé les modes de travail et a participé au développement du télétravail. Une évolution à laquelle n’a pas échappé la finance, et qui l’a conduite à accélérer la digitalisation de certains de ses process.
En effet, afin de fluidifier la collaboration à distance, la finance doit exploiter autant que possible les outils intégrés et de gestion des Workflows. Par exemple, l’intégration en temps réel du système de contrôle financier offre aux équipes financières les moyens de mieux collaborer. De même, automatiser les processus et les contrôles permet de garantir le respect et la sécurité des procédures à distance.
Alors qu’aujourd’hui la tendance est à l’hybridation des modes de travail (présentiel/distanciel), la finance doit poursuivre sa transformation digitale. Une démarche qui l’oblige préalablement à standardiser et à formaliser les processus qui seront digitalisés. L’absence de standardisation peut en effet avoir des répercussions sur le Workflow, mais aussi sur le cadre de conformité. La mise en place de ces nouveaux modes de travail nécessite par ailleurs de s’appuyer sur une technologie offrant un accès distant, permanent et sécurisé aux données de l’entreprise. Une approche notamment proposée par le Cloud.
« Elles n’auront de toutes les façons pas d’autre choix que de passer dans le Cloud, précise Olivier Beugnet, associé BearingPoint. Les principaux éditeurs d’ERP (en tête desquels se trouve notamment SAP), mais également les éditeurs d’outils de pilotage de la performance (EPM), basculent en effet leurs solutions dans le Cloud ».
Un changement de paradigme qui va notamment obliger la finance à s’interroger sur la question de la sécurité et de l’hébergement des données.