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Réglementation sur la facturation électronique, passage obligé pour la finance
Finance

Réglementation sur la facturation électronique, passage obligé pour la finance

Au-delà de cette adaptation à l’environnement économique et à l’évolution des modes de travail, la direction financière va également devoir se mettre en conformité avec la nouvelle réglementation sur la facturation électronique.

Cette dernière impose à toutes les entreprises d’être en capacité de recevoir des factures électroniques à compter du 1er juillet 2024. À partir de cette même date et jusqu’au 1er janvier 2026, elles devront également passer progressivement (selon leur taille) à l’émission de factures électroniques.

Selon une étude Markess, dès l’annonce de la réforme sur la facture électronique obligatoire dans la loi de finance 2020, 53 % des entreprises considéraient que leur mise en conformité était un enjeu majeur. En effet, la bascule vers la facturation électronique nécessite une analyse plus globale des systèmes d’information et des process, (liés par exemple à la passation ou à la prise de commande, à la réception et au contrôle des factures, à la gestion des litiges ou encore à la déclaration de TVA…) des systèmes et des organisations…

« Au-delà de la facture électronique, cette réglementation porte également sur la transmission de données à l’administration fiscale (e-reporting), explique Laurent Morel, associé responsable des activités de conseil pour les directions financières chez PwC France et Maghreb. Or, une partie de ces éléments et informations sont portés dans les ERP ou dans d’autres applications, en amont du système d’information de l’entreprise. Cette dernière va donc devoir adapter son système d’information pour être en mesure d’assurer la transmission de ces données ».

Nouveaux enjeux autour du « reporting extra-financier »

La fonction finance est également, et de plus en plus, confrontée à des enjeux liés à la responsabilité sociale et environnementale (RSE) de son organisation.

Selon PwC, 85 % des directions financières des grands groupes constatent ainsi des attentes plus fortes en termes de production et de communication d’informations extra-financières. S’il est encadré par diverses réglementations encore en cours d’évolution, ce cadre a fait l’objet de fortes avancées au cours de l’année 2021. Les référentiels les plus connus en la matière sont notamment la Taxonomie Européenne applicable dès 2021 (un socle commun à toute l’Union Européenne définissant ce qu’est une activité économique durable) et la norme CSRD (ex NFRD).

6 DAF sur 10 de grands groupes ont ainsi initié un projet dédié à la mise en oeuvre du règlement « Taxonomie verte ». L’accélération de la réglementation en matière de développement durable met ainsi l’emphase sur le pilotage nécessairement convergé de la performance financière et extra-financière. Outre la mise en conformité avec la réglementation en matière de publication, il s’agit bien désormais, pour la direction financière, de refondre le modèle cible de la finance et de ses fonctions partenaires : référentiel de gestion, indicateurs, cycles managériaux, gouvernance, instance, rôles et responsabilité…

« Nous constatons que les enjeux de développement durable sont désormais incontournables pour les di rections financières, explique Laurent Morel. Au-delà des aspects réglementaires et de communication financière qui vont en s’accentuant, les défis sont maintenant d’intégrer ces dimensions dans le modèle même du pilotage de la performance, et donc, au coeur des directions financières. Ces dernières se posent désormais clairement la question d’intégrer les sujets de RSE dans la mesure et le pilotage de la performance, et dans l’ensemble du système d’information de la finance ».

La finance sera digitale ou ne sera pas

Selon l’étude PwC/DFCG sur les Priorités 2022 des directions financières, 74 % des directions financières s’estiment aujourd’hui prêtes à appréhender ces différents défis post-crise sanitaire et/ou réglementaires, qui nécessitent de nouveaux modes de fonctionnement. Dans ce contexte, leurs priorités s’articulent désormais surtout autour de l’automatisation des processus (34 %), les nouveaux moyens de pilotage (25 %), l’adaptation des compétences (23 %) et enfin l’évolution de l’organisation (18 %).

Ainsi, 83 % des répondants à l’étude PwC/DFCG envisagent d’investir dans la digitalisation de la fonction Finance, et 65 % prévoient de lancer ou ont déjà lancé un projet de dématérialisation fiscale. L’étude PwC révèle par ailleurs que, pour maintenir leur performance et faire preuve de résilience, 59 % des directions financières ont dû modifier et optimiser leur approche budgétaire. La crise a par ailleurs renforcé le suivi de la trésorerie par les DAF. À cet effet, 51 % d’entre eux souhaitent faire évoluer leurs outils de trésorerie.

« D’autre part, l’hyper automatisation de la finance est en ordre de marche, précise Olivier Beugnet, associé BearingPoint. À terme, il s’agira notamment pour les métiers de la finance de recourir à des technologies avancées, notamment à l’Intelligence Artificielle (IA) et à l’apprentissage machine (Machine Learning), pour automatiser les processus autant que possible et dégager du temps, des ressources, et des expertises pour des tâches à plus forte valeur ajoutée. Par exemple, le recours à des agents virtuels intelligents qui utilisent des technologies de Machine Learning, permettra de répondre à des questions récurrentes des opérationnels sur, par exemple, leur chiffre d’affaires mensuel, des premiers niveaux d’analyses, etc., dégageant ainsi le contrôle de gestion de ces tâches pour se concentrer sur des missions à plus forte valeur ajoutée ».

Aujourd’hui, selon l’étude CFO 4.0 menée par BearingPoint en 2021, 23 % des professionnels de la finance consacrent déjà du temps pour des services à valeur ajoutée, soit 11 % de plus qu’avant la crise Covid.

« Le niveau moyen de maturité digitale s’est également amélioré, constate Olivier Beugnet. Au-delà de la maîtrise des technologies digitales en tant que telles, un niveau de maturité idéal intègre les capacités et les compétences des équipes à améliorer les processus et les performances des directions financières, dans le but de développer des services créateurs de valeur ».

Anne Del Pozo collabore depuis près de 20 ans à différents magazines en qualité de journaliste. Elle y traite de sujets articulés essentiellement autour de la finance, des flottes automobiles, du voyage et du tourisme d'affaires ou encore des ressources humaines et du numérique. Anne del Pozo participe également à la rédaction de nombreux témoignages clients et de newsletters d'entreprise.