Les boîtiers télématiques : piliers de la digitalisation des prestations
Durant ces 20 dernières années, l’informatique embarquée s’est largement développée, apportant aux conducteurs et aux gestionnaires de parc des aides dans de nombreux domaines : navigation (GPS), évaluation des temps de parcours, régulation de vitesse, freinage et appels d’urgence… Tous ces systèmes d’assistance sont d’ailleurs, à l’heure actuelle, parvenus au stade de déploiement industriel. Aujourd’hui, tout l’enjeu consiste à développer des services innovants à partir de ces outils pour offrir de nouvelles
Une meilleure visibilité sur les comportements de conduite
À leurs débuts, l’usage de ces boîtiers télématiques est uniquement resté articulé autour du suivi des parcours des chauffeurs et de l’envoi de missions. « Si ces offres restent intéressantes pour les entreprises, les grands acteurs de la géolocalisation proposent désormais de nouveaux services à valeur ajoutée qui permettent d’avoir un impact sur le TCO (Total cost of ownership) des flottes avec par exemple la gestion des entretiens, le suivi des alertes moteur, la lutte contre le vol ou la diminution de la consommation de carburant », explique Stéphane Puis, directeur général de Locster, solution de géolocalisation professionnelle. Désormais, grâce aux évolutions technologiques, les boîtiers télématiques transmettent ainsi de nombreuses autres informations telles que le kilométrage et la consommation des véhicules, l’itinéraire suivi, le comportement et les vitesses adoptés par le conducteur,… « Grâce à ces remontées d’informations, les gestionnaires de flottes ont la possibilité de réaliser des scoring et de mesurer précisément les évènements de conduite, poursuit Stéphane Schriqui, directeur commercial France de TomTom Telematics, spécialiste de la gestion de flotte et de la géolocalisation de véhicules. Ils pourront alors identifier les bons et moins bons comportements au volant, les comparer et mettre en place des actions, telles que des formations, pour les améliorer ». Dans le cadre de cette démarche, certaines entreprises mettent d’ailleurs en place des systèmes de « gamification » qui récompensent et valorisent les meilleurs conducteurs ou les meilleures améliorations de comportement de conduite. « Généralement, ces jeux poussent naturellement les conducteurs à adopter une conduite moins accidentogène et énergivore, constate Stéphane Puis. L’entreprise gagne ainsi sur le montant de ses primes d’assurance et de ses dépenses en carburant, revues à la baisse ». Ces boîtiers contribuent également à optimiser le temps de travail du collaborateur, à tracer une livraison, à connaître les horaires de passage du technicien ou du commercial sur leur lieu d’intervention et ainsi à délivrer une meilleure qualité de service au client final.
Vers une géolocalisation consentie
Mais si ces services apportent de vrais gains de productivité ou d’économie pour l’entreprise, force est de constater que de nombreuses entreprises hésitent encore avant d’opter pour la géolocalisation de leur flotte de véhicules. En effet, les réticences des salariés face à un suivi permanent pèsent souvent lourd dans la balance. Et pourtant « une entreprise qui gagne en productivité, c’est une entreprise qui est plus à même de gagner des marchés et d’assurer la pérennité des emplois, constate Stéphane Puis de Locster. Si l’entreprise est claire et loyale sur ses objectifs, les salariés font rarement obstacle. Il faut également savoir que tous les acteurs sérieux de la géolocalisation proposent des systèmes de déconnexion de la géolocalisation pour protéger la vie privée et peuvent aider les entreprises, grâce à des services juridiques dédiés, à écrire une charte d’entreprise claire et précise qui démine le terrain ».