Les dirigeants français sont mal préparés à l’arrivée de l’IA en entreprise
En 2024, l’IA est devenue un levier puissant dans notre quotidien, apportant des solutions innovantes aux défis du travail, aux évolutions économiques et au bien-être des collaborateurs. À l’instar de la révolution numérique des années 90, les entreprises saisissent le potentiel de l’IA pour améliorer la productivité, optimiser les processus et offrir un environnement de travail plus flexible et épanouissant. Les progrès rapides de l’IA obligent les entreprises à repenser les méthodes de travail, et à former les collaborateurs pour être en capacité d’en exploiter pleinement le potentiel.
Une étude récente de Jabra, réalisée auprès de 1 800 décideurs dans 6 pays et de 4 200 employés dans 14 pays, met en lumière un paradoxe : bien que les dirigeants soient plutôt confiants vis à vis de l’IA (au niveau mondial, ils sont 73% à déclarer faire confiance à l’IA), nombreux sont ceux qui peinent à en exploiter tout le potentiel.
De même, peu d’employés l’intègrent dans leur quotidien. Ce décalage montre que l’enthousiasme des leaders ne suffit pas à garantir une adoption efficace. Une stratégie claire est indispensable pour maximiser les bénéfices de l’IA au sein de l’organisation.
Des attentes, mais toujours peu d’actions concrètes en France comme ailleurs
Malgré l’enthousiasme croissant autour de l’IA, un fossé manifeste persiste entre la confiance accordée à cette technologie et son adoption concrète dans le milieu professionnel. Selon l’étude de Jabra, bien que 77% des décideurs français expriment un intérêt marqué pour l’IA, et que 73% ont confiance en ses capacités (contre respectivement 84 et 85% à l’échelle mondiale), ils sont également nombreux (79%) à admettre manquer de clarté sur la manière dont l’IA pourrait améliorer l’efficacité au travail.
En France, la méfiance est particulièrement palpable, surtout face aux risques de perte d’emplois, et une certaine défiance se manifeste quant aux bénéfices réels de l’IA pour les entreprises. À l’inverse, les décideurs d’autres pays semblent plus enthousiastes, leur confiance et leur intérêt pour l’IA étant nettement plus élevés.
Cette incompréhension a freiné une adoption plus rapide de l’IA dans les processus quotidiens, laissant de nombreux dirigeants dans une phase d’attente, préférant observer plutôt que d’agir. Tandis que l’IA poursuit son développement, ceux qui sont chargés de mener leurs organisations vers l’avenir semblent avoir besoin d’une meilleure vision des avantages tangibles de cette technologie.
En France, seulement 52% des décideurs croient qu’elle améliorera la qualité du travail, un taux bien inférieur à celui observé ailleurs (63% au niveau mondial). De plus, les entreprises françaises prévoient d’allouer beaucoup moins de budget à l’IA comparé à leurs homologues internationaux, puisqu’elles sont seulement 32% à déclarer avoir l’intention d’investir dans l’IA, quand l’Inde annonce 57% et que la moyenne mondiale s’établit à 49%.
Enfin, bien que 63% des décideurs et 56% des utilisateurs à l’échelle mondiale estiment que l’IA peut améliorer leur travail, et qu’une part significative (46% des décideurs français et 54% des utilisateurs) se sentent capables de collaborer efficacement avec l’IA, l’adoption réelle reste marquée par un écart considérable.
Un levier à exploiter pleinement grâce à la formation et l’accompagnement
L’intelligence artificielle est déjà une réalité dans de nombreuses entreprises, et son influence continuera de s’étendre dans les années à venir. Pourtant, en France, son adoption reste limitée : seulement 18 % des travailleurs français l’utilisent dans leur activité professionnelle, contre 27 % à l’échelle mondiale, selon les données de Jabra. Ce constat met en lumière la nécessité pour les entreprises françaises d’agir rapidement afin de rattraper leur retard, tirer parti des opportunités qu’offre l’IA et rester compétitives.
Loin d’être une menace, l’IA représente pourtant une véritable opportunité pour automatiser des tâches à faible valeur ajoutée, permettant ainsi aux collaborateurs de se concentrer sur des missions stratégiques. À l’échelle mondiale, de nombreux décideurs estiment que déléguer certaines activités à l’IA – telles que l’analyse de données (23 %), la prise de notes lors des réunions (22 %/), ou encore la rédaction d’emails (17%) – pourrait non seulement accroître la productivité, mais aussi améliorer le bien-être des employés. En France, ces chiffres restent plus bas, soulignant un potentiel d’adoption encore largement inexploité.
Pour combler cet écart, les entreprises doivent investir dans des solutions d’IA adaptées et accompagner leurs équipes avec des programmes de formation dédiés. En donnant aux employés une vision concrète et accessible des bénéfices de ces technologies, il devient possible de lever les freins liés à la méfiance ou au manque de préparation. Une telle démarche peut transformer l’IA en un levier stratégique, libérant du temps pour des projets à fort impact tout en stimulant l’innovation.
Avec une transition bien orchestrée, l’intelligence artificielle deviendra un moteur de progrès, favorisant une adoption fluide et un renforcement de la compétitivité des entreprises françaises.
Paul Sephton, responsable de la communication de marque chez Jabra, souligne : « De nombreuses organisations veulent intégrer l’IA, mais certaines ne savent pas encore comment la mettre en œuvre efficacement. Alors que les outils évoluent rapidement vers la reconnaissance vocale, il est essentiel de comprendre comment cela va transformer nos interactions avec l’IA et booster la productivité ».
Il ajoute : « Pour éviter le piège du « AI-washing », où l’on adopte l’IA sans réelle stratégie, les entreprises doivent réfléchir aux bénéfices réels de l’IA et impliquer activement leurs équipes. Chez Jabra, nous croyons que l’IA doit être utilisée pour améliorer non seulement la productivité, mais aussi pour renforcer la collaboration, l’innovation et les compétences au sein des équipes ».