Performance financière, priorité au pilotage

Pour près de 7 acteurs sur 10, les principales priorités définies pendant cette crise sanitaire portent en premier lieu sur la manière de piloter les activités en favorisant l’agilité (67 %), ainsi que sur l’optimisation du financement et des dépenses (58 %), et ensuite, sur la réduction des dépenses afin de renforcer leur compétitivité.

Un constat partagé par l’étude de PwC qui place le pilotage de la performance en tête des priorités des directions financières en 2021.

« En matière de pilotage de la performance, les directions financières se sont attachées à adapter leurs pratiques sur les réestimations et les prévisions, ajoute Catherine Pilidjian, Partner en charge de la Practice Finance, Risks & Procurement chez Wavestone. Pour certains grands acteurs, l’appétit pour les données prévisionnelles s’est par ailleurs fortement développé en y intégrant des données de tendances de marché très volatiles ».

La gestion de la trésorerie devient prédictible

Les directions financières se sont également davantage concentrées sur la gestion de l’élément le plus essentiel, mais aussi le plus impacté par la crise : la trésorerie. Et pour cause. Selon l’étude PwC, 75 % des entreprises ont connu une baisse de leur chiffre d’affaires durant cette crise.

Les flux de trésorerie, le cash, l’accès au capital, la gestion de la masse salariale, les risques liés aux retards de paiement et à la solvabilité des clients sont ainsi devenus les préoccupations majeures des directions financières. Il leur a fallu prendre beaucoup plus de décisions que d’habitude, et en moins de temps.

Les entreprises qui ont su tirer leur épingle du jeu sont celles qui ont bénéficié d’outils d’analyse, de planification en continu et de collaboration.

Quels investissements dans les mois à venir ?

Cette année encore, les directions financières prévoient de flécher prioritairement leurs investissements digitaux sur les processus liés à la trésorerie, à la comptabilité et au pilotage de la performance.

Ainsi, selon le baromètre Digital des CFO 2021, les priorités des directions financières en 2021 continueront de s’articuler autour de la digitalisation de la gestion du cash et du pilotage de la performance. 52 % des directeurs financiers déclarent que le processus dans lequel ils investiront le plus en 2021 concernera la trésorerie. Le pilotage de la performance sera également encore au cœur de leurs préoccupations (40 %), ainsi que la comptabilité (40 %).

« La gestion du cash prend de l’importance pour devenir l’investissement digital majeur en 2021, insiste Catherine Pilidjian. Le pilotage de la performance reste quant à lui sur la même dynamique que l’année passée. En effet, au regard du contexte socio-économique incertain, se montrer attentif à la fois à la rentabilité des ventes, à la sécurisation des délais de paiement et au recouvrement, semble indispensable. Alors que par le passé, la mise en pratique d’une culture cash a toujours été le graal de certains secteurs ou groupes bien identifiés, avec la crise, elle s’est accélérée au point de devenir l’affaire de tous les collaborateurs ».

La donnée, un enjeu fondamental

Parallèlement, les directions financières se focalisent également de plus en plus sur l’exploitation de la donnée.

« Cette dernière est en effet plus que jamais devenue un enjeu clé, aussi bien en termes de disponibilité que de qualité, de manipulation, de visualisation ou de simulation, indique Benoît Graas, Co-CEO de Kronos Group. Ces dernières années, les bases de données internes des entreprises se sont fortement enrichies et se sont vues, qui plus est, complétées par un accès direct à des données externes, issues notamment des prestataires de l’information d’entreprises et de tendances de marché ».

« Nous avons constaté que des progrès tangibles avaient été réalisés dans les entreprises qui ont optimisé l’utilisation de solutions déjà en place de Business Intelligence, d’Entreprises Performance Management (EPM) ou encore de Datavisualisation, ajoute pour sa part Catherine Pilidjian. En revanche, l’exploitation intelligente de la donnée via des technologies d’intelligence artificielle ou de Machine Learning, demeure à la marge (16 %) et ne se manifeste pas de manière systématique et globalisée. Cette utilisation reste encore à l’état de cas d’usages précis, notamment sur des prévisions de chiffre d’affaires ou d’allocations de ressources ».

Cette explosion du volume des données de l’entreprise incite également les directeurs financiers à proposer des pistes de rationalisation des processus de gestion de l’entreprise.

D’après PwC, 65 % des directions financières envisagent d’ailleurs de faire évoluer leurs systèmes d’information. En capitalisant sur des outils d’automatisation ou de Machine Learning intégrés dans le Cloud finance, elles se déchargeront des tâches chronophages pour se concentrer sur la compréhension de l’évolution de l’entreprise.

Le rôle des directions financières se développe ainsi, fort d’un impact qui rejaillit progressivement sur l’ensemble de l’organisation.

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Les PME et ETI en retard

Une maturité digitale qui n’est pas encore atteinte dans les PME et ETI. Ces dernières ont encore des efforts à faire en matière de digitalisation de leur trésorerie.

Selon une étude publiée en mai 2021 par le réseau d’audit et de conseil RSM, avec la DFCG, 59 % des PME et ETI gèrent encore leur trésorerie de manière manuelle et 50 % leur budget sous Excel. Près des trois quarts des DAF sondés utilisent des ERP, dont 20 % uniquement en mode SaaS.