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L'optimisation de la Supply Chain
Supply Chain

La Supply Chain face à ses nouveaux défis

Depuis le début de la crise sanitaire et le premier confinement, les entreprises ont dû faire face à de nombreuses incertitudes et à la multiplication des « stop and go », mettant à rude épreuve leur Supply Chain.

Leur capacité à la rendre « agile » n’a jamais été autant d’actualité. Un défi d’autant plus nécessaire à relever qu’à l’heure de la mondialisation, les flux physiques de marchandises ne cessent de se complexifier et que le digital favorise le développement d’une concurrence exacerbée. Sans compter la montée en puissance de la règlementation en matière de développement durable, à laquelle les Supply Chains vont devoir se plier pour préserver à la fois l’environnement et leur image.

Le défi conjoncturel 2020

L’année 2020 aura mis à rude épreuve les capacités de résilience et de résistance des chaînes logistiques. « Entre la crise sanitaire et économique, les périodes de confinement ou encore le Brexit, les entreprises ont dû faire preuve de flexibilité et adapter leur Supply Chain à la variabilité des flux qui y sont liés » , explique Michel Waterschoot, Sales Director Southern Europe – North Africa – Middle East de Descartes Systems Group.

 « La crise Covid à elle seule a impacté aussi bien l’offre de services que la demande, ajoute pour sa part Jean-Marie Paumelle, Partner et pilote de l’activité Supply Chain chez Wavestone. En effet, concernant l’offre de services, tous les fournisseurs de services ont été touchés par des retards ou des arrêts des approvisionnements, des problèmes de disponibilité des moyens de transport ou logistiques. Parallèlement, certains secteurs comme l’aérien, par exemple, ont vu la demande des consommateurs s’arrêter brutalement, là où d’autres ont connu une forte croissance. De nombreuses entreprises ont dû par ailleurs concilier des difficultés en matière d’offre de services avec une forte augmentation de la demande ».

Faire face à la complexification des flux

Autre enjeu à relever pour la Supply Chain : la complexification des flux de marchandises, de plus en plus internationaux et variables.

« Les flux de commandes ne sont pas toujours constants et peuvent dépendre en fonction des secteurs de certaines périodes, comme les fêtes de fin d’année ou le Black Friday par exemple pour les industries du jouet ou les commerçants, explique Christophe Adam, chef de marché X3 chez Sage. Il convient alors de les anticiper et de les gérer afin d’y répondre au mieux ».

Dans ce contexte de globalisation des échanges, la sécurisation de la Supply Chain, et en particulier des approvisionnements, des transports et des stocks/entrepôts, est plus que jamais un enjeu majeur.

« Relever ce défi nécessite par exemple de sécuriser les approvisionnements les plus critiques et de renforcer les relations et la communication avec les fournisseurs les plus stratégiques ou les plus fréquents  », précise Jean-Marie Paumelle.

Rester compétitif face aux nouveaux concurrents

Par ailleurs, les entreprises doivent aujourd’hui faire évoluer leur modèle économique et leur manière de travailler. Il leur faut gagner en agilité et en réactivité, notamment pour faire face au développement de la concurrence, en particulier sur le Web.

« Les nouveaux compétiteurs, souvent « digital natifs », intègrent déjà souvent de nouveaux modèles économiques, articulés autour de la « servicisation », ajoute Christophe Adam. Il est urgent que les entreprises, par exemple du manufacturing et de la vente de biens, proposent également de nouveaux services autour des produits qu’elles commercialisent déjà. Une nouvelle approche qui passera par une transformation en profondeur de leur organisation et de leurs process industriels ».

Étroitement liée à la transformation digitale, la « servicisation » permet en effet aux entreprises de bénéficier de nouvelles opportunités de développement de leurs gammes de produits, en y associant des services à valeur ajoutée comme l’assistance à la mise en oeuvre, la maintenance et les mises à niveau durant le cycle de vie des produits.

Selon l’étude « Discrete Manufacturing » de Sage-IDG publiée en décembre 2020, 56 % des entreprises françaises interrogées déclarent avoir intégré des services dans leurs offres au cours des deux dernières années. De plus, cette approche crée de nouvelles options de facturation et de financement pour les clients. L’abonnement, la location ou le paiement à l’usage permettent en effet aux utilisateurs de transférer leurs dépenses d’investissement vers des dépenses d’exploitation. Cela abaisse les barrières à l’entrée et permet aux petites entreprises de se mesurer aux plus grandes firmes, sans avoir à investir massivement en amont.

D’après les dirigeants français de l’industrie manufacturière interrogés, la « servicisation » facilite la croissance des parts de marché (80 %), allonge la durée des contrats (60 %), tout en stabilisant les flux de trésorerie (42 %). Pour ceux qui les ont intégrés, tous considèrent que les services additionnels à leurs offres ont un impact positif sur leurs activités et ils sont même 67 % à dire qu’ils ont « un fort impact positif net ». 88 % des industriels français s’affirment convaincus de la force de ces services additionnels en termes de revenus et d’avantages pour leurs clients. Par ailleurs, 26 % indiquent qu’une transformation « majeure » est nécessaire.

Développer l’omnicanalité

L’évolution du business model concerne également le développement du e-commerce qui s’accélère pour faire face aux contraintes sanitaires actuelles mais également au développement de la concurrence des grands noms de la vente en ligne.

« En BtoC comme en BtoB, les activités de e-business et de e-commerce ont explosé depuis le début de la crise sanitaire, en raison notamment de la fermeture des magasins pendant les périodes de confinement, mais aussi de la crainte des consommateurs de se rendre en boutique, ajoute Jean-Marie Paumelle. Une tendance qui devrait se poursuivre et dans laquelle les commerçants traditionnels doivent résolument s’engager. La vente en ligne leur permet de pérenniser leur activité en période de crise, d’ouvrir un nouveau canal de distribution, de développer leur activité et, enfin, de faire face à la concurrence des géants du net ».

Aujourd’hui, Internet, l’innovation technologique et l’explosion de l’économie mondiale axée sur la demande entraînent donc une évolution dans la gestion de la Supply Chain. Désormais, la Supply Chain n’est plus une entité linéaire. Il s’agit plutôt d’une collection complexe de réseaux disparates, accessibles 24 heures sur 24. Au cœur de ces réseaux se trouvent les consommateurs qui attendent que leurs commandes soient exécutées quand ils le souhaitent, comme ils le souhaitent.

Les meilleures stratégies de Supply Chain d’aujourd’hui font appel à un modèle d’exploitation axé sur la demande, susceptible de rassembler avec succès les individus, les processus et la technologie autour de capacités intégrées pour fournir des biens et des services avec une rapidité et une précision importante.

Les entreprises qui sont en mesure de gérer efficacement leur Supply Chain pour s’adapter à l’environnement commercial d’aujourd’hui, volatil et en constante évolution, axée sur la technologie, seront alors celles qui sauront tirer le mieux leur épingle du jeu.

Respecter une règlementation toujours plus contraignante

De plus en plus, les entreprises restent également soumises à des contraintes règlementaires et des normes locales ou internationales qui ne cessent de se renforcer et d’évoluer.

« Longtemps focalisée sur des aspects sécuritaires et normatifs (par exemple dans les secteurs automobile et pharmaceutique), aujourd’hui nous assistons au renforcement de la règlementation sur les aspects environnementaux et énergétiques, poursuit Christophe Adam. À ce sujet, l’industrie 4.0 n’est pas qu’un pur concept. Son essor s’inscrit dans un contexte historique, marqué par les préoccupations environnementales. Impossible alors de faire l’économie d’une réflexion sur des réponses concrètes à ce sujet, qui peuvent être trouvées avec l’économie circulaire ».

Cette dernière vise à minimiser l’impact écologique des activités de production en limitant le gaspillage, en optimisant les ressources au maximum, en s’appuyant au maximum sur le recyclage des ressources et sur la lutte contre l’obsolescence programmée. Il s’agit ainsi d’augmenter la durée de vie des machines, des produits, de réduire le volume des déchets et de mieux maîtriser les consommations, notamment via une bonne maîtrise de la Supply Chain. Les outils de pilotage peuvent aider à bien visualiser l’utilisation des ressources.

L’étude Sage-IDG révèle ainsi que 62 % des entreprises manufacturières françaises se sentent concernées par les enjeux écologiques. Si 97 % d’entre elles déclarent avoir déjà adopté une stratégie d’économie circulaire, 87 % sont actuellement en pleine transformation à ce sujet. Leur objectif consiste à aller toujours plus loin dans cette démarche, à gérer les sous-traitants et la production externalisée avec autant d’exigence que leurs propres unités de production.

 « Il faut trouver un équilibre satisfaisant pour avoir à commander le moins possible de stock, développer le juste-à-temps et ne commander que les quantités nécessaires  », poursuit Christophe Adam.

Relever ces défis suppose que l’entreprise poursuive la transformation digitale de sa Supply Chain tout en optimisant les process organisationnels qui y sont liés.


Quid Supply Chain

La Supply Chain, ou chaîne logistique, consiste en la gestion des flux circulant dans l’entreprise et entre l’entreprise et son environnement (approvisionnement, livraison, stockage, information, transactions financières…).

Elle englobe en effet la totalité des flux de produits, d’information, de services ou encore financiers, propres au processus logistique, depuis l’achat de la matière première jusqu’à la livraison du produit fini, en passant par la planification, le stockage, le transport, la gestion de l’information ou encore le contrôle de la qualité.

Anne Del Pozo collabore depuis près de 20 ans à différents magazines en qualité de journaliste. Elle y traite de sujets articulés essentiellement autour de la finance, des flottes automobiles, du voyage et du tourisme d'affaires ou encore des ressources humaines et du numérique. Anne del Pozo participe également à la rédaction de nombreux témoignages clients et de newsletters d'entreprise.