Le télétravail, source de productivité
Selon un rapport réalisé en 2019 par l’Observatoire du télétravail, des conditions de travail et de l’ergostressie (Obergo), le télétravail entraîne une augmentation de la productivité pour 86 % des salariés interrogés. Pour l’employeur, qui peut reporter la charge de certains frais comme par exemple la location immobilière sur les salariés, le télétravail constitue également une opportunité. Une analyse corroborée par plusieurs études.
Ainsi, d’après une enquête menée en 2017 par France Stratégie, l’adoption du télétravail génèrerait une baisse de 5,5 jours par an d’arrêts maladie et une augmentation de la productivité de 22 %. Une autre étude, menée par la chaire de recherche du Canada sur les enjeux socio-organisationnels de l’économie du savoir*, indique que cette flexibilité réduirait l’absentéisme et les retards, en particulier en cas d’embouteillages routiers, de grèves ou… de pandémies.
En outre, il n’est plus à démontrer que le bien-être au travail est une composante à part entière des performances globales des travailleurs. Travailler à son rythme, selon ses horaires, dans un environnement choisi, améliore la productivité et l’innovation. Or, dans une économie où la compétitivité se joue sur le terrain de l’innovation, la matière grise est une ressource à chouchouter.
* Source :
« Télétravail : ses impacts sur l’organisation du travail des femmes et la conciliation emploi-famille » de Diane-Gabrielle Tremblay.
Télétravail : ce que dit la loi
Le télétravail s’inscrit dans une démarche d’amélioration de l’organisation du travail et sur les technologies numériques.
• L’article L.1222-9 du Code du Travail désigne le télétravail comme « toute forme d’organisation du travail dans laquelle un travail qui aurait également pu être exécuté dans les locaux de l’employeur, est effectué par un salarié hors de ces locaux de façon volontaire, en utilisant les technologies de l’information et de la communication (TIC) ». Et ce dans le cadre d’un contrat de travail ou d’un avenant à celui-ci. Cette définition du télétravail permet d’englober différentes formes de télétravail, puis qu’elle inclut, par exemple, le cas des salariés travaillant à domicile ou celui des salariés « nomades » qui peuvent travailler n’importe où avec les moyens adaptés, dans des espaces collectifs en dehors de l’entreprise : espace de coworking, télécentres, etc. Sauf circonstances exceptionnelles ou cas de force majeure, le salarié doit être d’accord sur le fait de faire du télétravail.
• La Loi n° 2018-771 du 5 septembre 2018 pour la liberté de choisir son avenir professionnel revient sur les conditions d’application du télétravail.
• Le télétravail est mis en place dans le cadre d’un accord collectif ou à défaut d’une charte élaborée par l’employeur après avis du comité social économique, s’il existe. En l’absence de charte ou d’accord collectif, lorsque le salarié et l’employeur conviennent de recourir au télétravail, ils formalisent un accord par tout moyen.
• Selon l’article L.12221-11 du code du travail, la menace d’une épidémie est une circonstance exceptionnelle permettant d’imposer le télétravail au salarié sans son accord. Il s’agit alors d’un aménagement du poste de travail rendu nécessaire pour permettre la continuité de l’activité de l’entreprise et garantir la protection des salariés.