Les entreprises européennes en retard dans leur réflexion sur la transformation numérique 

L’industrie manufacturière européenne surestime son propre niveau de maturité numérique. C’est ce que montre l’étude « L’industrie européenne en transition », dans laquelle plus de 440 décideurs de 19 pays européens ont été interrogés par Aras, l’un des principaux fournisseurs mondiaux de solutions PLM pour concevoir, construire et exploiter des produits complexes.

Alors que 8 entreprises sur 10 se déclarent numériques, elles ne parviennent pas à utiliser et à analyser correctement les données importantes relatives aux produits et aux processus. Et pour 62% d’entre elles, ce n’est même pas possible en raison de l’incompatibilité des systèmes entre eux.

Cette vision déformée de la réalité de leur maturité numérique est risquée, car elle impacte les décisions des entreprises pour leur avenir et limite leur capacité d’adaptation à des situations de marché de plus en plus concurrentielles et de plus en plus imprévisibles.

Et ce alors même que 9 entreprises sur 10 s’attendent à ce que leur modèle économique change dans les années à venir.

« La masse croissante de données, auxquelles elles sont confrontées au quotidien, conduit apparemment les entreprises à surestimer leurs propres capacités numériques. 82% des dirigeants interrogés définissent leur entreprise comme déjà digitalisée, mais il s’agit probablement d’un vœu pieux, et cette vision erronée risque de masquer de futurs échecs. Car en réalité, les entreprises ont encore un long chemin à parcourir sur la voie de la transformation digitale. L’entreprise numérique sous-tend bien plus que la collecte de données, et dans la plupart des entreprises, le potentiel de développement des nouveaux modèles d’entreprises numériques n’est pas encore exploité », explique Fred Weiller, Directeur Marketing Europe d’Aras.

Le Jumeau Numérique, clé vers une vraie transformation numérique

78% des personnes interrogées affirment que chaque collaborateur de l’entreprise a accès aux données relatives aux produits dont il a besoin pour travailler. Pourtant, 62% admettent que la qualité de ces données est médiocre et 79% se plaignent du cloisonnement des structures, qui implique que les informations sont stockées dans des systèmes compartimentés à différents endroits de l’entreprise.

Pour rester compétitives à long terme, les entreprises vont donc devoir exploiter leur potentiel numérique résiduel. Cela n’est possible qu’en analysant et en reliant les données existantes et les nouvelles données. Cela nécessite des produits et des chaînes d’approvisionnement numérisés, afin de créer un véritable jumeau numérique tout au long de la chaîne de valeur : conception / fabrication / distribution / maintenance. 

L’industrie n’en est qu’au début de son parcours de numérisation.

À propos de l’enquête

L’enquête « L’industrie européenne en transition » a été réalisée à la fin de l’automne 2022 par le Cabinet Innofact, spécialisé en étude de marché, qui a interrogé 442 dirigeants dans 19 pays européens. Les participants à l’enquête travaillent dans des entreprises ayant un chiffre d’affaires minimum de 40 millions d’euros, dans les secteurs de l’automobile, de l’aérospatiale et de la défense, de la construction mécanique, des technologies médicales, de la chimie, de la pharmacie et de l’alimentation.