La conjoncture économique stimule la digitalisation des secteurs Finance et Achats
La conjoncture économique actuelle, caractérisée par l’incertitude croissante et l’augmentation des risques, pousse les secteurs de la finance et des achats à accélérer leur transformation digitale. Sous l’influence d’un environnement normatif et réglementaire de plus en plus exigeant, les départements financiers et les services d’achats sont contraints de renforcer leur capacité d’adaptation.
Pour se faire, ils doivent repenser leurs prévisions et leurs pratiques afin d’intégrer les facteurs de risques actuels, automatiser leurs processus pour accroître leur efficacité et améliorer la gestion de la performance en prenant en compte de nouveaux éléments tels que la responsabilité sociale des entreprises (RSE). C’est dans ce contexte que le digital émerge comme un élément essentiel, offrant une solution clé pour relever ces défis.
À la conjonction de ces éléments, le digital apparaît comme un élément clé.
Situation géopolitique tendue, tendances macro-économiques incertaines, contexte inflationniste, crise de l’énergie, sont autant de marqueurs qui placent cette année 2023 à un niveau d’incertitude élevé. Ainsi, près d’un quart des directions financières se disent inquiètes pour l’année 2023 (Priorités 2023 des directions financières, PwC).
« La récente crise sanitaire et le conflit en Ukraine ont conduit à d’importantes perturbations des chaînes logistiques et à une augmentation des prix des matières premières, ce qui a eu pour effet direct de fortement bousculer les directions achats, précise Isabelle Carradine Pinto, associée spécialiste de la transformation de la fonction Achats au sein de PwC France et Maghreb. Déjà citée par 13 % des entreprises en 2020, la gestion des risques et des crises s’impose ainsi aujourd’hui comme une priorité stratégique pour 21 % d’entre elles » (Etude PwC Digital Procurement, 2022).
L’inquiétude des professionnels de la finance d’entreprise est d’autant plus forte qu’ils doivent résoudre l’équation à court terme de la performance et de la gestion du cash, et à moyen terme de la gestion des talents et de la stratégie de développement, et ce dans un environnement réglementaire particulièrement évolutif et contraignant à différent niveaux (facturation électronique, responsabilité sociétale et environnementale…).
« Cette année, les directions financières vont ainsi devoir gagner en agilité, améliorer le pilotage de la performance en y intégrant la notion de durabilité, optimiser la gestion de leur cash et de leur trésorerie, et bien entendu répondre aux nouvelles contraintes réglementaires », précise ainsi Liviu Apolozan, directeur général de DocProcess.
La transformation digitale de la finance s’accélère
Pour relever ces défis dans le contexte actuel d’incertitude, les directions financières témoignent toujours d’une volonté d’engager ou d’accélérer leur transformation digitale dans les mois et les années à venir.
« La digitalisation est, pour la finance, un enjeu qui ne date pas d’aujourd’hui mais qui est incrémentale, précise Julien Maldonato, associé Industrie Financière chez Deloitte. Cette digitalisation doit leur permettre de gagner en efficacité afin d’accélérer la clôture des comptes, de renforcer la fiabilité des états financiers et des reportings ou encore d’allouer leurs ressources humaines à des tâches à plus forte valeur ajoutée, comme le pilotage stratégique ».
93 % des directions financières envisagent ainsi d’investir encore dans la digitalisation de la fonction finance à court terme (PwC).
Ce sont en priorité les projets autour de la « data » et de la dématérialisation (et notamment ceux liés aux évolutions réglementaires en France et en Europe sur la facturation électronique) qui bénéficieront de ces investissements cette année.
« C’est la réglementation qui va nous pousser à transformer l’organisation de la fonction Finance, ainsi que les processus transactionnels, témoigne un DAF dans le cadre de l’étude sur les Priorités 2023 des directions financières de PwC. La dématérialisation des factures fournisseurs est une priorité. Nous cherchons également des solutions « quick wins », notamment au travers de la RPA (Robotic Process Automation), qui permettrait d’optimiser les contrôles de caisse ou encore les lettrages ».