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Les enjeux sociétaux de la mobilité
L'entreprise mobile

La mobilité des collaborateurs prend un nouvel essor

Si la mobilité des collaborateurs n’est pas un sujet nouveau, elle connait néanmoins actuellement de profonds bouleversements générés notamment par la crise Covid et le développement des enjeux RSE. Une conjoncture qui façonne durablement de nouvelles manières de travailler et favorise une mobilité plus vertueuse des collaborateurs. En toile de fond de ces évolutions, l’amélioration de la performance de l’entreprise reste le fil rouge des outils de mobilité mis en place.

La mobilité des collaborateurs fait désormais partie intégrante de nombreuses stratégies d’entreprises. Pour certaines, elle est indispensable à l’exercice de leur métier et se passe hors des murs de l’entreprise. C’est notamment le cas pour les logisticiens, les sociétés de transports, les dépanneurs, les maintenanciers, mais également pour les entreprises qui comptent parmi leurs collaborateurs des commerciaux ou tout autre collaborateur missionné sur le terrain. Pour d’autres, elle concerne les collaborateurs qui opèrent dans les murs de l’entreprise, à l’instar de ceux travaillent en entrepôts ou dans les réseaux de franchisés, les agences, etc.

Aujourd’hui, la mobilité ne concerne plus uniquement les collaborateurs qui font des déplacements réguliers mais s’étend également à ceux qui alternent entre télétravail et travail en présentiel. La notion de mobilité des collaborateurs induit donc de travailler à distance et soulève de facto de nombreux enjeux sociétaux et environnementaux.

Les enjeux sociétaux de la mobilité

La mobilité des collaborateurs peut notamment créer chez ces derniers un sentiment d’isolement. Certaines personnes craignent de perdre tout lien social avec leur entreprise et vivent mal cette forme de travail à distance. Pour les managers, la mobilité des collaborateurs nécessite la mise en place d’une organisation adaptée pour continuer d’interagir avec son équipe, que ce soit en organisant des réunions en présentiel lorsque les collaborateurs nomades sont dans les murs de l’entreprise, ou en distanciel via des outils adaptés lorsqu’ils sont en télétravail ou en déplacement.

Alain Garnier

« Tout l’enjeu pour l’entreprise, consiste alors à mettre à la disposition de ces collaborateurs des outils collaboratifs et des outils de communication qui soient accessibles à distance, et leur permettent de développer leur sentiment d’appartenance ou, a minima, de rompre leur sentiment d’isolement et de favoriser les interactions », explique Alain Garnier, président et fondateur de Jamespot, éditeur de solutions collaborative dans le Cloud français.

D’autre part, avec le travail à distance, la frontière entre vie privée et vie professionnelle peut également être compliquée à gérer pour certains collaborateurs. D’ailleurs, le développement de la mobilité des collaborateurs, et en particulier du télétravail, impose souvent un changement culturel et managérial. Alors que le présentéisme et le contrôle visuel du collaborateur étaient de rigueur auparavant, le chef d’entreprise doit désormais se résoudre à lâcher prise et à ne pas surveiller en permanence les faits et gestes de ses salariés. Il doit aussi accepter le fait que travailler à distance n’exige pas une disponibilité 24h/24.

Fabien Bréget

« De manière plus générale, dans le cadre du développement de la mobilité des collaborateurs, les entreprises doivent être encore plus attentives au bien-être et à la sécurité de leurs collaborateurs », précise pour sa part Fabien Bréget, CEO de Nomadia, éditeur français de solutions SaaS de mobilité intelligente. Cette approche est d’autant plus importante qu’elle permet également de répondre à l’enjeu de rétention ou d’attractivité des talents, dans un contexte où le marché de l’emploi est tendu.

« Ainsi pour la plupart des travailleurs, l’organisation hybride du travail est un nouvel acquis social dont l’équilibre est encore incertain, déclare Flore Pradère, directrice Recherche et Prospective Bureaux chez JLL, société spécialisée dans le conseil en immobilier d’entreprise. Les salariés attendent de leurs employeurs qu’ils s’engagent plus fortement pour soutenir les nouveaux modes de travail, et qu’ils reconsidèrent leur périmètre de responsabilités afin d’offrir à chacun toutes les conditions requises à son bien-être et à sa performance. Il devient, à ce titre, urgent pour les employeurs de se pencher sur leur culture managériale et de repenser leur proposition de valeur. Cette ambition invite les employeurs à reconsidérer leur responsabilité dans l’établissement d’un monde du travail plus équitable, capable de soutenir tous les styles de travail – à distance et sur site – et attentif à ce que personne ne se sente exclu ».

Les enjeux environnementaux de la mobilité

La mobilité croissante des collaborateurs soulève également l’épineux problème de son impact sur l’environnement. En entreprise, la mobilité regroupe les déplacements des salariés ainsi que les transports de biens. Les salariés peuvent être concernés par leurs trajets domicile-travail, les déplacements professionnels ou encore l’accueil de clients, fournisseurs et visiteurs. Pour les biens, cela peut impliquer le transport de marchandises et les livraisons sur site. Au total, 31 % des émissions de gaz à effet de serre sont causées par les transports (Citepa 2021). Il s’agit en France du secteur qui en émet le plus. Les transports contribuent également fortement à la pollution de l’air. Au-delà de ces conséquences néfastes sur l’environnement, la mobilité en entreprise peut également avoir un impact sur la santé et la qualité de vie des travailleurs.

Agir sur la mobilité au sein de sa structure est donc également essentiel pour réduire l’empreinte environnementale de l’entreprise, tout en veillant à la santé et à la sécurité des collaborateurs. Cet enjeu est d’autant plus important à relever pour les entreprises que la réglementation sur le sujet est de plus en plus contraignante. Loi d’orientation des mobilités (LOM), Zones à faibles émissions (ZFE) et Loi climat et résilience imposent en effet de fortes obligations pour favoriser des démarches RSE plus actives en matière de mobilité.

Les enjeux économiques liés à la mobilité

Enfin, la mise en place d’actions et de solutions en faveur d’une mobilité plus vertueuse d’un point de vue sociétal, et plus durable d’un point de vue environnemental, permettra aussi à l’entreprise de diminuer les coûts liés à la mobilité, tout en améliorant la productivité et le bien-être de ses collaborateurs. Développer le sentiment d’appartenance des collaborateurs distants, alléger les temps de transport, et notamment le trajet domicile-travail, optimiser l’efficacité des tournées des commerciaux ou techniciens de maintenance, etc. sont en effet autant d’actions qui contribueront à leur efficacité au travail et, in fine, à la performance de l’entreprise. Son image en sera par ailleurs d’autant plus valorisée et ce, aussi bien auprès des collaborateurs que des clients, des fournisseurs et de l’ensemble de son écosystème.

Parce qu’un salarié motivé est plus performant, il convient d’adopter des solutions efficaces qui permettent à l’entreprise de concilier durabilité, compétitivité et attractivité.


Le télétravail devient une norme

Après les périodes d’expérimentation forcée du télétravail, on constate qu’entreprises et collaborateurs ont désormais trouvé un point d’équilibre autour du modèle de travail hybride (présentiel/distanciel). En 2022, 56 % des collaborateurs des entreprises du secteur tertiaire ont ainsi télétravaillé (Baromètre Préférence des salariés 2022, JLL).

Un mode de travail qui devient d’ailleurs la norme et ne peut plus être occulté par les entreprises. En effet, 60 % des collaborateurs estiment ainsi que celui-ci jouera un rôle indispensable pour fidéliser les talents au sein de l’entreprise. En d’autres termes, les entreprises qui ne proposent pas de travail à distance, au moins partiellement, risquent de voir leur « turnover » augmenter, et de rencontrer des difficultés de recrutement.


Un contexte réglementaire favorable aux démarches RSE en matière de mobilité

Loi d’orientation des mobilités
Depuis le 1er janvier 2018, la Loi Transition Énergétique pour une Croissance Verte (TECV) du 17 août 2015 impose aux entreprises de plus de 100 collaborateurs de mettre en place un Plan de mobilité (PDM). La loi n° 2019-1428 du 24 décembre 2019 d’orientation des mobilités (JO du 26) impose désormais aux entreprises de plus de 50 salariés travaillant sur un même site, d’insérer un volet dédié aux mobilités dans les Négociations salariales annuelles obligatoires (NAO). La négociation porte notamment sur les mesures permettant de réduire le coût de la mobilité pour le salarié. Cette loi prévoit de nouveaux outils défiscalisés, comme le forfait mobilités durables pour encourager l’employeur à proposer des mesures financières incitant le changement de pratiques de ses salariés. Elle prévoit également l’intégration du sujet de l’amélioration des trajets domicile-travail aux discussions de Qualité de vie au travail (QVT).

Plan de mobilité (PDM)
Le PDM est un ensemble de mesures visant à optimiser les déplacements générés par les activités d’une entreprise, ce qui en fait un véritable projet d’entreprise. Ses avantages sont multiples. Pour les salariés, cela peut avoir un impact positif sur leur santé, leur sécurité et leur bien-être au travail, ainsi que sur leur gain de temps. Pour l’entreprise, cela peut contribuer à améliorer son image et son attractivité, en montrant sa prise en compte des enjeux de mobilité durable. Enfin, un PDM peut également avoir des bénéfices pour le territoire et l’environnement, en réduisant les émissions de gaz à effet de serre et en favorisant une mobilité plus douce.

Anne Del Pozo collabore depuis près de 20 ans à différents magazines en qualité de journaliste. Elle y traite de sujets articulés essentiellement autour de la finance, des flottes automobiles, du voyage et du tourisme d'affaires ou encore des ressources humaines et du numérique. Anne del Pozo participe également à la rédaction de nombreux témoignages clients et de newsletters d'entreprise.